Les grandes gueules gaulent la gloire
Par des discours dubitatifs,
Vociférant de veules vers.
Dansent les dires ! Valsent les verbes !
Les grandes gueules gardent le glaive
Pendu par peur que le poète
Casse leur coup de castrateur,
Prennent le poison, crisent les cons.
Les grandes gueules grognent bien gras
Qu’ils causent en cœur, non comme quiconque,
Sainement supportent ceux qui susurrent
Tant qu’ils se taisent, crâne de cochon !
Les grandes gueules gavent les gros
Et les menteurs et même les morts
De leurs idées insupportables
Irréfléchies ou méprisantes.
Les grandes gueules gravent la glace
Qu’ils gardent en guise de grimoire
Jusqu’à ce qu’elle coule comme une couleuvre
Grisant leur regard de commère
Les grandes gueules ont la gangrène
Elles se sentent seules et sans support
Leur auditoire s’en est allé
Salement saoulé et agacé.
Les grandes gueules grisonnantes
Traversent leur tristesse en tremblant
Ils ne voient plus ces vieux vivants
Qu’ils tarissaient de leur vive voix.
Les grandes gueules, mauvaise graine,
Refleuriront en rayonnant
Devant de drôles de doryphores
Qui les rongeront comme des rats morts.
extrait de "Au vent de vos sarcasmes", 2011