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17 mars 2015 2 17 /03 /mars /2015 15:04

http://www.ravet-anceau.fr/catalogue.asp?idlivre=362

un polar psychologique ou reel et virtuel ne font plus qu'un...au plaisir de vous revoir

Parution du deuxième reflet
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20 mars 2012 2 20 /03 /mars /2012 23:28

La femme est comme le sucre du fruit,

il lui donne sa saveur unique aux premières bouchées

Puis de l'ivresse une fois fermenté.

 

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15 mars 2012 4 15 /03 /mars /2012 20:51


Les yeux à demi clos, je m’apprête à partir.

Je retire mes chaussures, relève mon col ;

En scrutant la mer du nord, je la sens venir,

Elle transcende mes membres et ma peau molle.

 

Je me sens comme un enfant un peu fou,

Un peu transi par une vie étrange

Où les efforts s’en vont comme vous

Où les regards partout ne changent.

 

Je pars puisqu’il est temps

Puisqu’il me faut vous pardonner,

Je vous souris à défaut de parler.

 

Je pars puisqu’il le faut,

Je laisse en guise de secours

L’Hallelujah de Jeff Buckley.

 

Extrait de "Les éléments perturbateurs", fevrier 2012

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13 mars 2012 2 13 /03 /mars /2012 22:16

Salut a tous,

Un petit message pour vous informer de la sortie de mon livre de poésie.

Il s'intitule "les éléments perturbateurs"

"Face à une situation troublante, nos réactions sont vides, émouvantes, envoûtantes ou incontrôlables. Tantôt malaise et fuite perturbent nos esprits et assombrissent nos sentiments, tantôt l'apaisement et la jouissance d'un moment passager nous installent dans la quiétude et le bien-être.
Imaginez qu'on décrive vos pensées, qu'on mette à nu votre esprit devant ces moments de gène passagère.
Ce livre présente ces clichés de laps de temps qui perturbent nos sensations et résume des émotions étranges que l'on découvre au plus profond de nous-même."


Disponible au format kindle pour 2,98 euros:

http://www.amazon.fr/Les-%C3%A9l%C3%A9ments-perturbateurs-ebook/dp/B007BYWRG8/ref=sr_1_1?s=digital-text&ie=UTF8&qid=1331672799&sr=1-1

 

Ou en PDF (5 euros) ou en bouquin classique a recevoir chez vous (9 euros)

http://www.thebookedition.com/les-elements-perturbateurs-julien-mayeur-p-75515.html

 

A bientot

 

Julien

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13 mars 2012 2 13 /03 /mars /2012 22:05

Salut a tous,

Un petit message pour vous informer de la sortie de mon livre de poésie.

Il s'intitule "les éléments perturbateurs"

"Face à une situation troublante, nos réactions sont vides, émouvantes, envoûtantes ou incontrôlables. Tantôt malaise et fuite perturbent nos esprits et assombrissent nos sentiments, tantôt l'apaisement et la jouissance d'un moment passager nous installent dans la quiétude et le bien-être.
Imaginez qu'on décrive vos pensées, qu'on mette à nu votre esprit devant ces moments de gène passagère.
Ce livre présente ces clichés de laps de temps qui perturbent nos sensations et résume des émotions étranges que l'on découvre au plus profond de nous-même."


Disponible au format kindle pour 2,98 euros:

http://www.amazon.fr/Les-%C3%A9l%C3%A9ments-perturbateurs-ebook/dp/B007BYWRG8/ref=sr_1_1?s=digital-text&ie=UTF8&qid=1331672799&sr=1-1

 

Ou en PDF (5 euros) ou en bouquin classique a recevoir chez vous (9 euros)

http://www.thebookedition.com/les-elements-perturbateurs-julien-mayeur-p-75515.html

 

A bientot

 

Julien

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13 mars 2012 2 13 /03 /mars /2012 22:04

 

Le soleil chaud de l’Afrique subsaharienne éclairait encore la savane d’une lumière ocre et transparente, le vent soulevait la poussière qui inondait ses yeux déjà trop mouillés. Il la tenait dans ses bras. Toute la légèreté d’une petite fille, les bras ballants et la tête pendante, se tenait contre son cœur, une dernière fois. Il ressentait de la rage, de la haine contre ceux qui avaient causé la mort de sa fille cadette mais aussi beaucoup de tristesse et de sentiment d’impuissance. Que pouvait-il faire contre ces gens-là qui avaient acheminé en toute légalité la mort dans les villages du bas-plateau ? Et surtout qui étaient-ils ? La dysenterie et surtout le choléra rôdaient depuis des mois aux abords du filet d’eau qui remplaçait le fleuve puissant et nourricier qu’il avait connu jadis, il y avait à peine deux ans, pas plus. Personne ne les avait prévenus. Ca commença par des tâches sur le linge que les femmes lavaient une fois par semaine aux différents lavoirs dispersés en aval du fleuve. Des substances étranges en surface libre firent peu à peu puis de façon courante leur apparition. Ils sentirent que ces nappes qui ne se mélangeaient pas avec les eaux n’inspiraient pas confiance mais pour laver le linge, ils n’eurent pas l’impression d’un danger immédiat ; et puis le débit du fleuve restait suffisent pour rapidement éliminer ces intrusions. Plusieurs analyses faites par les occidentaux sur l’eau déviée pour sa consommation restèrent quelques temps rassurantes mais bientôt la source s’amenuisa de plus en plus… Les réseaux de distribution d’eau potable devinrent aussi secs que les grandes dunes du Sahara, le niveau du fleuve avait tellement baissé en si peu de temps que l’eau n’arrivait plus dans les villages. La chute du débit laissa des berges de plus en plus larges et une rivière de plus en plus fine. Les abords de la source se remplirent en quelques temps des déchets organiques des rejets humains qui n’étaient plus emportés vers la Mer. Les gens durent se déplacer à pieds pour remplir des bonbonnes d’eau dont les nouvelles analyses révélèrent rapidement des problèmes de pollution et pour continuer à laver le linge, les dérivations vers les lavoirs devenant inutilisables. Il se souvint encore du premier mort. Un nourrisson de neuf mois qui s’était mis à souffrir de terribles coliques à tel point qu’il hurlait constamment. Personne ne put faire quoi que ce soit pour l’aider, pour aider sa famille. Il aurait dû se méfier plus tôt lorsque les pêches devinrent une corvée. Moins poissonneux, le fleuve ne leur donna plus assez de poissons pour nourrir la communauté. Les pêches se multiplièrent pour des résultats plus que médiocre. Un jour, des hommes du village virent passer quelques poissons morts, flottant au gré du courant. Ce signe fut perçu rapidement comme un mauvais présage. Bientôt ce fut monnaie courante. On commença à voir des défilés de carcasses : des cadavres de chèvres et de vaches remplacèrent les embarcations de fortune des pêcheurs qui finirent en cale sèche au fur et à mesure que les eaux du fleuve se raréfiées. Et puis tout s’enchaîna très vite, les moustiques à profusion sur les amas de déchets, les maladies, les morts. Il avait perdu ses deux plus jeunes enfants et son épouse souffrait d’un mal pour le moment inconnu. Tout le monde, médecins y compris étaient désemparés. Il la tenait dans ses bras. Les caresses sur sa peau desséchée ne lui seraient plus jamais agréables. Elle ne connaitrait jamais la joie dispensée par sa communauté sur les Terres ancestrales. D’aussi loin qu’il se souvenait, le fleuve avait toujours était là et son père, et son grand-père avant lui racontaient, lors des assemblées du village, les légendes et les histoires de leurs ancêtres. Tous les récits s’attardaient d’une façon ou d’une autre sur la grandeur du fleuve, sur sa bienveillance et sa sérénité. Il l’embrassa une dernière fois. Les autorités cloisonnaient les accès, on leur avait laissé jusqu’au soir pour partir. Le filet d’eau qui irriguait encore tant bien que mal ses Terres Sacrés agonisait ; lui, puissant et bienfaiteur, n’était plus qu’à la merci d’une simple vanne parmi les dizaines qui composaient le barrage. Un barrage plus en amont vers le Sud. Le gouvernement avait su se laisser convaincre par ce grand projet. La production d’énergie hydroélectrique sembla à leurs yeux le seul moyen rentable de fournir en électricité les grandes villes avoisinantes. Son peuple avait su résister à toutes les épreuves de la vie, aux infections et aux disettes, aux pénuries, aux guerres et aux tempêtes mais rien ne pouvait résister à ça. Leur vie était régulée par une simple vanne. Rester c’était mourir, tôt ou tard. On les avait oubliés, tout simplement. On les condamnait maintenant à l’errance. Les bagages traînaient sur la terre déjà sèche, une saute de vent plus violente lui gifla au visage une poignée de poussière rouge qui lui fit détourner la tête.

Ils partirent vers le Nord, vers la Mer et marchèrent des jours entiers en campant près des oasis en essayant d’économiser l’eau potable qu’ils avaient en leur possession. Ils savaient l’importance de ce liquide, plus précieux que l’or. Ils croisèrent d’autres groupes, d’autres populations qui tentaient de rejoindre les côtes, les villes, la vie. Il se souvint avoir rencontré un compagnon de route qui avait dû quitter ses terres de culture, inondées par l’eau retenue derrière le barrage, quelle ironie ! Quel désastre… Quelle injustice… Lorsqu’ils arrivèrent en bordure de Mer, ils respirèrent un bon coup. L’air pur leur fit du bien. Ici ou ailleurs, il fallait recommencer, vivre à nouveau. Il s’était retourné souvent sur le chemin, des centaines de personnes avaient suivi leurs élans. Ils avaient marché tout droit, sans aucune autre contrainte que de suivre le courant. Ils avaient tout quittés par obligation vitale. Les grandes migrations venaient de commencer.

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1 mars 2012 4 01 /03 /mars /2012 10:20

Comment parler d'amitie sans evoquer cette chanson de Georges Brassens ?

Bonne journee!

 

 

 

 

Non, ce n'était pas le radeau
De la Méduse, ce bateau
Qu'on se le dise au fond des ports
Dise au fond des ports
Il naviguait en pèr' peinard
Sur la grand-mare des canards
Et s'app'lait les Copains d'abord
Les Copains d'abord

Ses fluctuat nec mergitur
C'était pas d'la litterature
N'en déplaise aux jeteurs de sort
Aux jeteurs de sort
Son capitaine et ses mat'lots
N'étaient pas des enfants d'salauds
Mais des amis franco de port
Des copains d'abord

C'étaient pas des amis de luxe
Des petits Castor et Pollux
Des gens de Sodome et Gomorrhe
Sodome et Gomorrhe
C'étaient pas des amis choisis
Par Montaigne et La Boetie
Sur le ventre ils se tapaient fort
Les copains d'abord

C'étaient pas des anges non plus
L'Évangile, ils l'avaient pas lu
Mais ils s'aimaient tout's voil's dehors
Tout's voil's dehors
Jean, Pierre, Paul et compagnie
C'était leur seule litanie
Leur Credo, leur Confiteor
Aux copains d'abord

Au moindre coup de Trafalgar
C'est l'amitié qui prenait l'quart
C'est elle qui leur montrait le nord
Leur montrait le nord
Et quand ils étaient en détresse
Qu'leurs bras lancaient des S.O.S.
On aurait dit les sémaphores
Les copains d'abord

Au rendez-vous des bons copains
Y avait pas souvent de lapins
Quand l'un d'entre eux manquait a bord
C'est qu'il était mort
Oui, mais jamais, au grand jamais
Son trou dans l'eau n'se refermait
Cent ans après, coquin de sort
Il manquait encore

Des bateaux j'en ai pris beaucoup
Mais le seul qu'ait tenu le coup
Qui n'ai jamais viré de bord
Mais viré de bord
Naviguait en père peinard
Sur la grand-mare des canards
Et s'app'lait les Copains d'abord
Les Copains d'abord

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19 février 2012 7 19 /02 /février /2012 10:28

J’aperçus, parmi les employés, Enis qui déjeunait avec les autres à l’ombre d’une paire de palmiers. Il m’aperçut à son tour et me fit signe avec un petit sourire comme pour me spécifier qu’il avait compris et qu’il patienterait avant de tenter l’aventure. Au moment où je voulus partir, on m’agrippa par derrière en me plaquant la tête contre la grille, deux hommes peut-être trois m’immobilisèrent dans cette position et me lièrent les poings. Ils se présentèrent comme des policiers mais j’avais réussi à distinguer que leurs chaussures ne ressemblaient pas du tout aux bottes portées dans la police. On me présenta quatre photos en me demandant d’identifier les individus, sur l’une d’entre elles, je reconnus Fahrat le fils de Youssef mais je retins ma langue. Ils partirent à bord de leur jeep sans plus d’explication. Un jeune homme de la plantation qui avait tout vu m’interpella. Il me certifia que ces hommes faisaient partis des troupes secrètes qui travaillaient pour le gouvernement provisoire, ils cherchaient à travers tout le pays les opposants à la révolution et ceux ou celles qui avait travaillé de près ou de loin avec le gouvernement de Ben Ali. C’est ainsi qu’une des tantes du jeune homme qui était mariée avec un homme de main proche d’un ministère s’était fait alpaguer par ces mêmes hommes. Je regagnai ma maison en m’imaginant devenir complice de la fuite d’un ennemi de la nation recherché par les révolutionnaires. Je ne savais plus quoi faire, craignant pour ma vie. Partir définitivement ce soir avec la belle somme d’argent que j’avais déjà récolté en trahissant mon pays ? Dénoncer Fahrat et subir des représailles ? Refuser de l’emmener sans savoir à qui j’avais à faire ? Le risque était trop  important. Je frissonnai à l’idée que ces hommes m’ait démasqué et qu’ils viennent me cueillir ce soir même. Si je devais annuler l’opération de cette nuit, j’avais cinq personnes supplémentaires à prévenir. Inquiet, je sortis dans ma cour intérieure pour respirer de l’air ombragé. Cette partie de la maison était en effet sous l’égide d’un grand cèdre bleu familial qui avait été planté par mon grand-père à l’endroit même où sa femme avait donné naissance à mon père. Je m’allongeai sous mon vieil ami dont l’éternelle tranquillité favorisa ma réflexion. Je ne tardai pas à trouver une solution.

Il était trois heures du matin et mon bateau voguait à vive allure vers l’Italie. A son bord, hormis le capitaine, sept personnes attendaient dans un silence religieux les abords de l’Ile de Lampedusa, première étape d’un long périple vers la liberté. Fahrat et Enis étaient parmi eux, je n’avais pas pu détruire le rêve de Youssef en privant ses deux fils d’atteindre l’Europe. Je n’avais pas pu renoncer à ma propre liberté, et je gardais bien au chaud sous le plancher du bateau cent cinquante mille euros, pécule récolté lors de mes précédents transferts de réfugiés vers l’Italie. Je ne cachai pas mon cœur serré lorsque mon bateau quitta pour la dernière fois les côtes tunisiennes, j’avais l’intime conviction que je n’y reviendrais jamais. Les minutes passaient et je n’avais toujours pas de solution pour que Fahrat, quoi qu’il lui soit reproché, puisse être confronté avec la justice. C’était pour le moment le cadet de mes soucis. Nous atteignîmes l’Italie vers six heures du matin, j’amarrai mon bateau à l’endroit habituel sur les côtes de la réserve naturelle, des sentinelles venaient cueillir les nouveaux arrivants pour les guider, moyennant une somme d’argent, vers les camps de réfugiés. La police italienne rodait jour et nuit dans les parages et il fallait faire vite. Je me retrouvai rapidement seul à côté de mon bateau, je pouvais récupérer mon argent dans le faux plancher et partir vers le camp de Manduria à dix kilomètres de marche. Sur le sentier qui m’arrachait à ma terre natale, je me retournai une dernière fois avec les yeux mouillants qui regardaient symboliquement vers la Tunisie. J’étais là quelque part, partant vers une destination dont nous avions tous un jour rêvée, ailleurs mais pas chez moi. Je ne revis jamais Fahrat mais on me raconta des histoires sur ceux qui avaient trahis leur pays et qu’on finissait toujours par reconnaître et châtier, un jour ou l’autre. Plus tard, je reçus vaguement de personnes qui l’avaient côtoyé durant son voyage, des nouvelles rassurantes d’Enis, le plus jeune des frères.

Je suis aujourd’hui à la retraite, dans un petit village au cœur de la Normandie, après quarante années de travail dans l’industrie automobile. Je n’ai jamais oublié cette nuit où je quittai mon pays. Chaque jour qui passe, je me réveille avant l’aube, avant que le réveil ne sonne, et pendant que des larmes me perlent aux paupières je sens les odeurs de jasmin de mon enfance me remplir le cœur.

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18 février 2012 6 18 /02 /février /2012 09:23
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17 février 2012 5 17 /02 /février /2012 19:09

Salut à tous,

je tente une nouvelle expérience en vous proposant de lire des nouvelles en plusieurs parties. Je proposerai le début le vendredi soir et la suite pour dimanche.

Si vous écrivez des nouvelles, je serai heureux qu'on se les partage suivant ce concept. A vos crayons !

 

 

Le Jasmin se cueille avant l'aube

 

Je venais de débarquer lorsque, soudain, j’aperçus des ombres se faufiler derrière les baraquements de la raffinerie. Cinq personnes, pas plus, avec sans doute un ou deux enfants tentaient d’attirer mon attention en bougeant furtivement sous le premier croissant de lune ou en simulant des animaux sauvages. La nuit n’était pas noire et les soldats du gouvernement révolutionnaire arpentaient la plage jour et nuit depuis le début du mois de février. Après mon retour nocturne et stressant, je ne devais pas prendre un nouveau risque en laissant mes nouvelles activités être révélées au grand jour. Je leur fis signe de m’attendre

 tunisiebateau.jpg quelques minutes le temps d’amarrer solidement mon bateau de pêche. Plus tard, derrière le hangar, je fis la connaissance de Youssef qui me fit une présentation détaillée de sa famille : sa femme, sa fille de huit ans et ses deux fils Enis et Fahrat. Ce dernier, un jeune homme d’une petite trentaine d’année m’apparut de suite comme un candidat idéal au débarquement à Lampédusa : jeune, chômeur depuis déjà quelques années, des amis déjà arrivés dans le camp de Manduria depuis deux semaines et qui attendaient un transfert légal ou illégal vers le continent européen. Fahrat avait de plus une lueur dans les yeux qui ne passa pas inaperçu, un regard de battant, de révolutionnaire, une jeunesse pleine de vigueur me conforta dans ma première impression. Je savais déjà par contre en voyant Enis qu’il ne serait pas du voyage. Il m’apparut beaucoup trop jeune, frêle, timide, je sentais qu’il ne tiendrait pas le coup. Après avoir scruté les deux frères de la tête aux pieds, je plongeais mes yeux dans ceux de Youssef, il m’annonça comme je m’y attendais que ses deux fils devaient partir le plus tôt possible, c’était les mêmes refrains qui revenaient chez tous ceux qui souhaitaient quitter le pays : tenter de faire fortune en Europe, rejoindre de la famille, emprunter enfin les chemins de la liberté ! Les mille euros que je demandais par personne ne semblèrent pas être un problème. Je lui annonçai dans la foulée que je n’emmènerais pas Enis. Tandis que je lui expliquais, malgré ses protestations, que les risques étaient réels et que le voyage jusqu’à Paris était parsemés d’embuches, on entendit un mouvement de troupes sur la plage, ce qui écourta notre conversation, je conclus en donnant rendez-vous à Fahrat le lendemain à une heure du matin précise.  Après une courte nuit, je décidais de partir quelques heures à la pêche. Il me fallait en effet ne pas éveiller les soupçons en négligeant mon vrai métier. Je gardais en mémoire la façon dont mon meilleur ami s’était fait arrêter il y a deux mois alors qu’il avait stoppé son activité professionnelle. Sur une dénonciation anonyme, la police du gouvernement provisoire avec l’aide des gardes côtes était venu intercepter son bateau une vingtaine de minutes après son départ de Zarzis. Il se rendit tout de suite ainsi que quelques passagers tandis que les autres tentèrent de s’échapper à la nage, ils furent tous repêchés et mis en prison en attendant leur procès. Nous étions plusieurs à tenter notre chance : faire fortune en surfant sur les conséquences de la révolution. Je m’étais fixé un seuil financier qu’il me faudrait atteindre avant de partir moi aussi définitivement pour la France. Nous étions heureux de la révolution et de la fuite de Ben Ali mais nous savions que ça ne nous profiterait pas et que seules les générations futures trouveraient une société libre, égalitaire et démocratique. La pêche fut excellente et c’est avec un panier de calamars et quelques seiches que je regagnais la rive. Je jouais le jeu jusqu’au bout en allant vendre mon poisson au marché et aux restaurants. En regagnant ma maison au début de l’après-midi, je passais devant la plantation de jasmin dont les odeurs envahissaient l’atmosphère aux heures chaudes de la journée. Pour les employés qui travaillaient dans ces champs de jasmin, la journée touchait à sa fin. Les fleurs de jasmin, fraichement cueillies avant le lever du soleil venaient d’être livrées sur Tunis pour y être traitées dans les parfumeries artisanales. J’aperçus, parmi les employés, Enis qui déjeunait avec les autres à l’ombre d’une paire de palmiers. Il m’aperçut à son tour et me fit signe avec un petit sourire comme pour me spécifier qu’il avait compris et qu’il patienterait avant de tenter l’aventure. Au moment où je voulus partir, on m’agrippa par derrière en me plaquant la tête contre la grille, deux hommes peut-être trois m’immobilisèrent dans cette position et me lièrent les poings........

 

la suite dimanche ...

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Face à une situation troublante, nos réactions sont vides, émouvantes, envoûtantes ou incontrôlables. Tantôt malaise et fuite perturbent nos esprits et assombrissent nos sentiments, tantôt l'apaisement et la jouissance d'un moment passager nous installent dans la quiétude et le bien-être.
Imaginez qu'on décrive vos pensées, qu'on mette à nu votre esprit devant ces moments de gène passagère.
Ce livre présente ces clichés de laps de temps qui perturbent nos sensations et résume des émotions étranges que l'on découvre au plus profond de nous-même.


   

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